Contesting the Central Piketty Argument

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Matt Rognlie April 10, 2014 at 2:45 am, wrote :

« Krugman correctly highlights the importance of the elasticity of substitution between capital and labor, but like everyone else (including, apparently, Piketty himself) he misses a subtle but absolutely crucial point.

When economists discuss this elasticity, they generally do so in the context of a gross production function (*not* net of depreciation). In this setting, the elasticity of substitution gives the relationship between the capital-output ratio K/Y and the user cost of capital, which is r+delta, the sum of the relevant real rate of return and the depreciation rate. For instance, if this elasticity is 1.5 and r+delta decreases by a factor of 2, then (moving along the demand curve) K/Y will increase by a factor of 2^(1.5) = 2.8.

Piketty, on the other hand, uses only net concepts, as they are relevant for understanding net income. When he talks about the critical importance of an elasticity of substitution greater than one, he means an elasticity of substitution in the *net* production function. This is a very different concept. In particular, this elasticity gives us the relationship between the capital-output ratio K/Y and the real rate of return r, rather than the full user cost r+delta. This elasticity is lower, by a fraction of r/(r+delta), than the relevant elasticity in the gross production function.

This is no mere quibble. For the US capital stock, the average depreciation rate is a little above delta=5%. Suppose that we take Piketty’s starting point of r=5%. Then r/(r+delta) = 1/2, and the net production function elasticities that matter to Piketty’s argument are only 1/2 of the corresponding elasticities for the gross production function!

Piketty notes in his book that Cobb-Douglas, with an elasticity of one, is the usual benchmark – and then he tries to argue that the actual elasticity is somewhat higher than this benchmark. But the benchmark elasticity of one, as generally understood, is a benchmark for the elasticity in the gross production function – translating into Piketty’s units instead, that’s only 0.5, making Piketty’s proposed >1 elasticity a much more dramatic departure from the benchmark. (Keep in mind that a Cobb-Douglas *net* production function would be a very strange choice of functional form – implying, for instance, that no matter how much capital is used, its gross marginal product is always higher than the depreciation rate. I’ve never seen anyone use it, for good reason.)

Indeed, with this point in mind, the sources cited in support of high elasticities do not necessarily support Piketty’s argument. For instance, in their closely related forthcoming QJE paper, Piketty and Zucman cite Karabarbounis and Neiman (2014) as an example of a paper with an elasticity above 1. But K&N estimate an elasticity in standard units, and their baseline estimate is 1.25! In Piketty’s units, this is just 0.625. »

Source : http://marginalrevolution.com/

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Nicolas Sarkozy : analyse des tweets

Lien court : http://wp.me/p7ciWq-T

L’ancien président de la république compte près de 690 000 suiveurs sur Tweeter. Dans la séquence de tweets qui lui sont consacrés, analysée ci-dessous, il a généré un flux de près de 100 tweets par heure.

La part du circonstanciel, plus exactement de l’immédiat, est toujours importante dans ces réactions de flux ; ainsi les échanges verbaux entre la garde des sceaux et le député-maire de Tourcoing ; ainsi le vocabulaire évoquant l’ambiance médiatique générale des dernières semaines.

L’univers de référence gravite bien sûr autour du politique, avec les termes France, campagne (pour campagne politique), Europe, en principaux satellites. Les média viennent presque jouer les troubles fêtes dans cette très traditionnelle vision. Paradoxalement,  mais par voie de conséquence, le thème de la famille se trouve un peu plus éloigné du centre des thématiques, finalement paraissant une préoccupation moins importante que la finance, la communication, l’organisation professionnelle.

Dans l’univers proprement politique des intervenants sur Tweeter®, le Front National a une pondération bien plus conséquente que Parti Socialiste.

Enfin, la révélation et la vague apparaissent comme des latences fortes –que d’aucuns interpréteront comme négatives, d’autres comme positives – d’une ambition si ce n’est d’un potentiel plus lointains que les immédiates échéances électorales.

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Le charme indiscret des agences de notation

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La doctrine néolibérale est aujourd’hui le cadre de référence des politiques économiques, de gauche comme de droite.

L’économie politique universellement admise, que Margaret Thatcher résumait par la formule : « There is no alternative », s’est ainsi édifiée sur la base d’une théorie de l’omnipotence d’une invisible abstraction dénommée « marché », mathématisée dans les équations de l’équilibre général.

Il ne suffit pas de mathématiser une théorie pour en faire une vérité scientifique, mais les abstruses équations fascinent souvent ceux qui n’entendent pas grand-chose aux mathématiques et qui aujourd’hui dominent notre corps politique.

On était dans un contexte intellectuel plus riche en 1929. Les marxistes contestaient la fatalité du capitalisme, et il se trouvait aussi des économistes moins radicaux, tels John Maynard Keynes, pour remettre en cause l’idée simpliste selon laquelle le libre jeu des mécanismes du marché conduit nécessairement au plein emploi.

Aujourd’hui, la plupart des économistes sont empêtrés dans le mythe libéral. Ils ont même perdu de vue que la grande masse des opérations spéculatives (CDS, CFD, CFD ForEx, CDO, RMBS, etc) est « over the counter » (OTC), c’est-à-dire hors marché. Plus fondamentalement, en cette ère de multinationales oligopolistiques (qui acquièrent les ressources dans les économies non libérales pour en revendre les produits dans les économies libérales), et de situations de rentes issues des anciens monopoles publics, le « marché » tend lui-même à disparaître. Mais, moins il existe, plus on en parle.

Dans son essai On Liberty publié en 1859, John Stuart Mill écrivait :

    « Cette tendance fatale du genre humain de ne plus penser à propos d’une chose dont personne ne doute est la cause de la moitié de ses erreurs. »

La pensée unique néolibérale est aujourd’hui si incontestée que certains de ses corollaires, aussi contraires à l’évidence soient-ils, sont devenus des dogmes.

    Illustrations

Le dogme « Il ne faut pas laisser de dette à nos enfants ». L’histoire économique est pleine de la faillite des états et de la ruine des rentiers, et c’est tant mieux, car sinon, il n’y aurait pas de progrès social.

Autre absurdité, sur laquelle je m’étendrai davantage : l’intrusion des agences de notation dans la politique budgétaire des états.

Par définition il n’y a pas d’agent économique émettant de la dette qui puisse mériter une note supérieure à celle de l’état garantissant la monnaie dans laquelle cette dette est libellée.

Jusqu’en 2008, on était dans la logique d’une note maximale pour l’état souverain, et d’une déclinaison de la note à des niveaux inférieurs pour les autres agents économiques. S’agissait-il d’emprunts internationaux, d’une monnaie à l’autre, la question se réglait par les variations du change (éventuellement par les dévaluations).

Lorsque la faillite du système bancaire de la plupart des états libéraux est survenue à l’été 2008, il s’est révélé que pratiquement tous les faillis bénéficiaient d’une excellente notation. Il n’empêche : on est toujours dans la course au triple A, pas à la réduction du chômage. Renversement de perspective. Les états soumettent leurs politiques budgétaires au verdict des agences de notation. Et ce verdict utilise comme référentiel les critères que les états eux-mêmes ont fournis, comme des verges pour être fouettés.

La cocasserie d’une démarche qui conduit à dégrader la note de l’état fédéral américain qui garantit le dollar devient, dans la zone euro et dès lors qu’il s’agit de l’euro – cette monnaie imparfaite, car sans l’arrière plan d’une unique souveraineté (il n’y a pas de « Trésor Public » européen) – l’aliment de toutes les spéculations contre les dettes des états qui la composent. Imaginons un instant que la question de la dette grecque soit résolue. Supposons même que tous les gouvernements des pays de la zone euro appliquent exactement la même règle d’or dans la gestion de leurs finances. La spéculation contre les dettes des états de l’Euroland cesserait-elle ? Non. Les traders trouveraient d’autres repères pour alimenter les croyances qui les font agir. Ce serait par exemple la situation du commerce extérieur. On aurait alors dans le collimateur, et chacune à son tour, puisque c’est le principe des CFD (« Contracts For Difference »), la dette italienne, la dette espagnole, la dette française. La monstrueuse hypertrophie des opérations hors marché (OTC pour : « Over the Counter ») que l’Internet a permis ferait que les opérateurs sauteraient probablement par-dessus les dettes portugaises et irlandaises pour s’attaquer directement à de plus gros morceaux, jusqu’à ce que l’euro s’écroule. Et les agences de notation se régaleraient encore à affoler les marchés en publiant leurs notes.

Depuis la crise de 2008, on s’est adapté. On sait que désormais on ne gagne que par les mauvaises nouvelles.